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Thématique Humanités Numériques

Laboratoire : CHEC
Porteur de projet : M. Stéphane Gomis
Site : Atlas historique Auvergne, Bourbonnais, Velay

Les progrès scientifiques et techniques de la cartographie ont changé la carte topographique, connue de tous, en un véritable instrument d’analyse indispensable à la recherche historique. En effet, la confection d’une carte impose une méthode. Elle conduit le chercheur à poser des questions inhabituelles afin d’approfondir sa démarche. En l’espèce, l’Atlas de la Révolution française, conçu et réalisé sous l’égide de l’EHESS (1987-1996), a constitué une vraie rupture historiographique. Sa conception a démontré l’utilité d’un travail collectif engagé sur le long terme, en faisant appel à tous les spécialistes des champs chronologiques et des thématiques traitées.

Notre démarche entend s’inscrire dans une vision comparatiste avec des travaux portant sur d’autres régions françaises. Nous pensons ici aux études menées à l’université de Montpellier III par Elie Pélaquier (CNRS) dans le cadre languedocien ou au projet conduit, depuis 2002, à l’université de Haute-Alsace à Mulhouse. Les échanges déjà engagés ou à venir avec ces équipes sont précieux pour préciser notre travail en termes scientifiques et conceptuels.

Il s’agit de s’intéresser aux représentations successives de l’espace régional que constituent les départements de l’Allier, du Cantal, de la Haute-Loire et du Puy-de-Dôme (Auvergne, Bourbonnais et Velay). L’un des objectifs poursuivis est de dresser un état de nos connaissances dans les domaines les plus variés. Cet atlas sera également être un point d’appui pour de futurs chantiers. En effet, la volonté de construire un outil le plus exhaustif possible devrait permettre de caractériser les lacunes de l’histoire régionale. De ce fait, l’atlas contribuera à stimuler la recherche historique. L’atlas se veut précis puisqu’il est construit notamment à l’échelle des communautés d’habitants ou des communes, mais il comprend aussi un territoire suffisamment vaste pour témoigner de la complexité du processus historique. En outre, cela serait une erreur de considérer l’espace régional pour lui-même, tel un îlot coupé du contexte national et occidental. Les fonds de cartes engloberont aussi largement que possible les marges. Cette nécessité posera inévitablement la question des appartenances de certains territoires situés dans les confins. Ces problématiques permettront de nuancer l’image un peu trop rigide de continuités spatiales que peut donner la confection sérielle de cartes générales. Pour ce faire, la qualité et la rigueur du travail de collecte des données déterminera l’intérêt et la pertinence de l’analyse cartographique. Il importe de démontrer combien les territoires ne constituent pas des espaces neutres mais rendent compte de phénomènes sociaux.

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