TRANSACOR - Correspondances transatlantiques en temps de crise (1789-1816)

Responsable scientifique : Karine Rance (MDC UCA)
Laboratoire associé : CHEC (UCA)
Disciplines : Histoire et littérature
Partenaires envisagés :

  • Dagmar Freist (PR histoire, Univ. Oldenbourg)
  • Catriona Seth (PR littérature française, Univ. Oxford)
  • Miriam Franchina (Dr histoire, Univ. Trier),
  • Mareike König (Chercheuse histoire, Institut historique allemand Paris),
  • Andrew Kahn (PR littérature russe, Univ. Oxford)
  • Suzan Dalton (PR histoire, Univ. Montréal)
  • Nathalie Freidel (PR littérature, Univ. Montréal)
  • Anne Baillot (civilisation germanique, et humanités numériques, Univ.Le Mans)

Dans la continuité du projet I-site « Dire l’intime en exil » (financement obtenu en 2019 et reporté à cause du Covid), le projet Transacor se concentre sur des correspondances privées transatlantiques à l’époque de la Révolution française.

L’objectif est à la fois de restituer l’expérience intime de la guerre, de l’exil, du soulèvement des esclaves dans le contexte de la révolution atlantique et de reconstituer les réseaux qui relient ces vies interconnectées et qui sont le support de la circulation des idées d’un continent à l’autre. A la croisée de l’intime et du social, de l’espace privé et de l’espace public, les lettres permettent de relier l’individu aux dynamiques historiques, et d’observer les modalités de l’engagement individuel dans le processus historique.
Ce projet s’inscrit dans une histoire des émotions, une histoire des réseaux, une histoire de la race et du genre. Il s’appuie sur les réflexions menées en histoire globale, sur le protagonisme, et sur les humanités numériques pour le traitement des données.
Cette recherche reposera sur l’étude de deux types de lettres : celles qui sont produites par une seule famille (les Rouvray) implantée à la fois à Saint-Domingue, en France, aux Etats-Unis, en Grande-Bretagne et en Allemagne à l’époque de la Révolution française ; celles qui sont, au hasard d’une prise de guerre, interceptées par un navire sans jamais parvenir à leur destinataire. Ces dernières donnent à voir dans une seule boîte, une sorte d’instantané de la correspondance transatlantique. Elles donnent en outre accès aux couches populaires, qui habituellement ne conservent qu’exceptionnellement leurs lettres. Les correspondances dans leur ensemble favorisent aussi une meilleure représentation des femmes qui s’emparent volontiers de la plume pour entretenir une correspondance familiale.

Transacor vise aussi au développement d'un réseau de chercheurs européens spécialistes des correspondances aux 18e siècle et 19e siècle, en particulier ceux qui s’appuient sur les humanités numériques.

Projet lauréat de l'AAP Initiation de réseaux européens MSH - Institut LLSHS (2022-2023) / Première session (juillet 2022)