REVER 2 - Recherche sur les échanges Verbaux en Rêve
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Responsables Scientifiques : Ludwig Crespin, Docteur et professeur agrégé en philosophie, et Sébastien Gandon, PR de philosophie
Discipline : philosophie, psychologie, linguistique, médecine
Laboratoire Associé : PHIER (UCA) et LPNC (MSH-Alpes/UGA)
Inscription dans les axes scientifiques de la MSH : « Rupture, révolution, innovation »
Durée du projet : 24 mois
Alors que plus de 60% des récits de rêves mentionnent des actes de langage, le plus souvent sous forme de dialogues, et qu'ils constituent manifestement le type d'activité le plus fréquent des personnages du rêve, il n'existe que très peu d'études sur le sujet (Meier, 1993). De tous les éléments du rêve, l'élément verbal est pourtant le seul qui puisse être facilement rapporté dans la même modalité que celle dans laquelle le rêveur l'a vécu. Il devrait donc être un objet d'étude privilégié pour des analyses quantitatives et comparatives rigoureuses. La somniloquie, en particulier lorsqu'elle survient en sommeil paradoxal chez des patients souffrant de troubles du comportement en sommeil paradoxal (Arnulf et al, 2017), permet, en outre, de comparer les propriétés des discours rapportés par les rêveurs au réveil avec ceux exprimés en temps réel pendant le sommeil.
Dans ce contexte, l’objet principal du Projet REVER est d’apporter une contribution à la compréhension des mécanismes du rêve à travers la comparaison systématique des propriétés des énoncés verbaux du personnage du rêveur (Personnage Principal ou PP) et de celles des personnages du rêve (Personnages secondaires ou PS). Tandis que le rêveur a le plus souvent le sentiment d’être l’agent de ce que pense, décide et dit le PP dans le rêve, un tel sentiment d’agentivité et de contrôle est rare, voire absent, pour ce que disent et font les PS (Kahan, 1994). De fait, dans une première étude à paraître, nous avons pu vérifier que, pendant le rêve, le rêveur est bien plus souvent surpris par les propos des PS que par les propos qu’il tient en tant que PP.
Au-delà de la seule question des rêves, ce projet de recherche pourrait nous éclairer sur les mécanismes de production de l’endophasie non-intentionnelle, i.e. la parole intérieure qui survient à l’improviste, de façon non-délibérée, notamment dans les moments de rêverie ou de vagabondage mental. Mieux comprendre la mécanique des échanges verbaux dans le rêve est également susceptible de nous faire avancer dans l’élucidation des phénomènes hallucinatoires qui, comme chez « les entendeurs de voix », font que le sujet a le sentiment de ne pas être l’auteur d’une partie de son propre dialogue intérieur (d’où la collaboration étroite avec Hélène Loevenbruck, Directrice de Recherche CNRS en Science du langage, Responsable de l’équipe langage du Laboratoire de Psychologie et NeuroCognition (UMR, CNRS 5105, Université Grenoble Alpes).
Ce programme de recherche est également conduit en collaboration avec le Service des Pathologies du Sommeil de la Pitié Salpêtrière.
Lauréat de son appel à projets interdisciplinaires 2022, ce programme est soutenu financièrement par la MSH pour deux ans (2023-2024).