« Quand la vie prend voix »

Intervention

Discipline

Date - Durée

18-11-2021 - durée 00h45m21s

Philosophe-éthicien, Franck Devaux est Éthicien et Président du Comité d’Éthique de l’Hôpital Universitaire Des Enfants Reine Fabiola. Il est Coordinateur des maladies rares pour le réseau des hôpitaux de l’Université Libre de Bruxelles et Maître de Conférences en Faculté de Médecine de cette même université. Il est notamment membre de l’Institutional Review Board de l’Institut Pasteur, du European Forum for Good Clinical Practice, du Teddy European Network of Excellence for Paediatric Research et du Cercle d’Éthique en Recherche Pédiatrique. Enfin, il finalise une thèse de doctorat en philosophie sur le thème de l’éthique en soins palliatifs pédiatriques auprès de l’Université Libre de Bruxelles.

Il présente dans cette conférence, « Quand la vie prend voix », une réflexion ouverte sur nos capacités à entendre le vivant. De la périnatalité aux intelligences artificielles, qu’est-ce qui permet à un sujet d’attester de lui-même, de dire « Je ». Et surtout, qu’est-ce qui conditionne notre acuité à être à l’écoute des différents modes d’expression de l’identité ; à en entendre la voix, et à l’entendre jusque dans ses silences. Cette conférence a été donnée, le 18 novembre 2021, dans le cadre du programme de recherche « Le CiD - Le Cinéma et le Droit : Investigation comparative des dilemmes bioéthiques » soutenu financièrement par la MSH.

En résumé

Dans son ouvrage magistral Soi-même comme un autre, le philosophe français Paul Ricoeur nous parle de l'identité narrative. Il s'agit là d'une perspective qui pose l'identité d'une personne comme étant un récit toujours en cours de construction. À travers ce récit, par ses paroles, mais également par ces actes, une personne atteste d'elle-même, de son histoire en cours, de son identité.

Pourtant, comme les affectionnait Ricoeur, nous allons proposer deux jeux d'esprits qui interrogent les limites de cette théorie. Le premier est virtuel et s'intéresse à la potentielle émergence d'une intelligence artificielle sentiente, c'est-à-dire consciente d'elle-même. Le second est très concret et s'intéresse aux processus et décisions de soin dans le cadre des soins palliatifs périnataux. Ainsi, entre IA et enfant en gestation, sommes-nous capables d'entendre la vie qui prend voix ?

Lorsqu'une forme de vie tend à attester d'elle-même ou à prendre conscience d'elle-même, quels sont ses outils et requis pour se faire entendre ? Et en regard de l'émergence de ces formes de récit identitaire, quelles sont nos responsabilités et nos limites pour les entendre et ce, jusque dans leurs silences ?