EUROSERVIL - Les « origines » serviles de l’Europe. Extranéité, esclavage et lutte pour l’accès aux droits de citoyenneté dans les sociétés euro-méditerranéennes (XVe-XVIe siècle)

Responsable scientifique : Natividad PLANAS (MDC UCA)
Laboratoire associé : CHEC (UCA)
Disciplines : Histoire
Partenaires envisagés :

  • France : Université Aix-Marseille et UMR TELEMMe (Thomas GLESENER)
  • Belgique : Université Libre de Bruxelles (Marie KERVYN)
  • Espagne : Universidad de Murcia (Ana DIAZ SERRANO)
  • Italie : Università del Salento, Lecce (Rosita D’AMORA)
  • États-Unis : Case Western Reserve University (Gillian WEISS)

Ce projet scientifique porte sur la place jouée par l’esclavage dans la construction des sociétés européennes du XVe au XVIIIe siècle. Faisant l’hypothèse que l’asservissement et les métissages qui en sont issus ne sont pas des phénomènes exclusivement coloniaux, il s'intéresse à la construction de la citoyenneté à partir de l’esclavage en se fondant sur des archives issues de la pratique sociale (actes notariés, justice, administrations municipales et ecclésiastiques). Ce projet a pour ambition de faire une place, au sein de l’histoire de l’Europe moderne, au devenir d’étrangers invisibles venus du Maghreb, d’Afrique subsaharienne, du bassin oriental de la Méditerranée et de la Mer Noire, devenus membres à part entière des sociétés de l’Europe méridionale.

Dans un premier temps, il s’agit de faire de la Méditerranée un laboratoire privilégié pour l’étude de l’intégration d’étrangers d’origine servile et la compréhension des processus d’accès au droit à la citoyenneté, qui sont en réalité de véritables luttes sociales. Dans un second temps, l'idée est de soumettre à vérification l’hypothèse selon laquelle les phénomènes observés dans les sociétés d’Europe méridionale peuvent être repérés dans des régions plus septentrionales à condition de leur accorder l’attention nécessaire. L'enquête partira des îles de Méditerranée et de la péninsule Ibérique et s’étendra à la France, l’Italie et la Belgique actuelle.

Afin de stimuler la maturation de ce projet scientifique, Natividad Planas souhaite créer préalablement un groupe de travail et de réflexion composé de chercheurs spécialisés dans des questions pouvant nourrir sa réflexion de manière complémentaire. Les collaborateurs pressentis sont issus de l’Université d’Aix-Marseille, l’Université Libre de Bruxelles (Belgique), la Universidad de Murcia (Espagne), l’Università del Salento (Italie) et la Case Western Reserve University de Cleveland (États-Unis). Plusieurs rencontres sont envisagées avec pour visée le partage de savoirs concernant l’historiographie et la documentation disponibles dans les aires géographiques d’expertise de chacun des collaborateurs autour de trois axes thématiques majeurs : citoyenneté, extranéité, esclavage. Le travail collaboratif portera notamment sur la localisation d’archives dans les dépôts d’Espagne, France, Belgique et Italie, sur la création d'outils informatiques de mise en commun des ressources avec l’aide de la plate-forme de la MSH de Clermont-Ferrand et sur un partage d’expériences en matière de montage de projets.

Projet lauréat de l'AAP Consolidation de réseaux européens MSH - Institut LLSHS (2022-2023) / Première session (juillet 2022)

Suite du projet...

Natividad Planas, Maîtresse de conférence à l'Université Clermont Auvergne, a obtenu une bourse de l’Institut d’Études Avancées de Princeton (Institute of Advanced Studies, IAS) pour une année. Sa résidence débutera le 1er septembre 2024 et se terminera le 31 juillet 2025. Ce séjour lui permettra de faire avancer son projet de recherche : « Slavish Europe. A View from the Spanish Mediterranean on Slaves and Community (1400-1700) ». En lien avec son travail de recherche au sein de l’axe 1 « Communautés à l’épreuve » du CHEC, ce projet est le résultat des missions que Natividad Planas a pu réaliser grâce au financement octroyé par la MSH de Clermont-Ferrand et l’Institut LLSH pour Euroservil.