ANACHRUP

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Titre : L'anachronisme comme rupture épistémologique : enjeux esthétiques et méthodologiques

Acronyme : ANACHRUP

Disciplines : Littérature, Histoire et Théorie de l'Art, HIstoire et Théorie de l'Architecture

Mots-clés : Anachronisme, caducité, euchronisme, hétérotemporalité, rupture épistémologique

Financement : MSH

Durée du projet : 24 mois

Porteurs scientifiques : Saulo Neiva (CELIS)

Laboratoires et services de la MSH associés au projet : 

Autres partenaires : 


Résumé : 

Longtemps considéré comme la plus grave des fautes qui puisse être commise par un historien (FEBVRE, 1942), l’anachronisme a commencé à être réévalué durant les dernières décennies, rupture d’ordre épistémologique qu’il conviendrait d’examiner. Sa dimension heuristique permettant de problématiser l’histoire (LORAUX, 1993), il a été hissé au rang d’outil d’analyse de l’oeuvre d’art – où l’on décèle volontiers un « montage » de temps hétérogènes (DIDI-HUBERMAN) -, et perçu aussi bien comme une « catégorie littéraire universelle » (LUZZI, 2009) que comme un « lieu commun » où se rencontrent études littéraires, histoire de l’art (GUIDÉE, 2011), philologie (Anachronies) et « sciences de la culture » (LAY BRANDER, 2011). Notre projet vise à approfondir cette réflexion, à travers une démarche qui convoque les études littéraires, l’histoire et la théorie des arts et de l’architecture, en considérant que l’anachronisme ne constitue pas seulement un outil permettant de décrire certaines modalités de réception des oeuvres et qu’il peut surgir dès le moment de la création. Comment analyser les décalages temporels suscités par des choix esthétiques et idéologiques considérés comme inactuels, ou relevant d’époques diverses ? Comment examiner l’élaboration d’oeuvres tenues pour inopportunes, le destin d’artistes dits inclassables ? En analysant la place que l’anachronisme occupe aussi bien dans l’écriture littéraire que dans la création d’oeuvres artistiques et architecturales, nous souhaitons interroger les limites des approches euchroniques – « l’artiste et son époque » –, afin de proposer des outils d’analyse de la « réhabilitation » de procédés qui, bien que considérés comme caducs (NEIVA et MONTANDON, 2014), rencontrent un présent, lorsqu’ils sont réactivés à partir d’un tout autre contexte historique et socioculturel. 

Abstract : 

Long considered to be the most serious sin that can be committed by a historian (FEBVRE, 1942), anachronism began to be reconsidered recently, an epistemological rupture that should be taken into account. As its heuristic dimension allowed to problematize history (LORAUX, 1993), it was raised to the rank of analysis of the artwork tool - where we identify a "montage" of heterogeneous time (DIDI-HUBERMAN) - and perceived as well as a "universal literary category" (LUZZI, 2009), and as a "common place" where literary studies, art history (GUIDEE, 2011), philology (Anachronies) and "cultural studies” (LAY BRANDER, 2011) meet. Our project aims to improve this question, through an approach gathering literary studies, history and theory of the arts and architecture, considering that the anachronism is not only a tool for describing some works’ reception mode but that it may arise since their creation. How to analyze the temporal shifts brought about by aesthetic and ideological choices considered out of date, or belonging to different eras? How to discuss the development of works considered as inopportune, the fate of artists called unclassifiable? By analyzing anachronism place as well in literary writing, as in creation of artistic and architectural works, we would like to question the limits of euchronistic approaches - the "artist and his era" - to propose analysis tools for “rehabilitation” processes which, although considered obsolete (NEIVA and MONTANDON, 2014), finally find a present when they are reactivated from a different historical and cultural context. 


Contact : Saulo Neiva