Exposition à la MSH : « L’effet Matilda »

Vendredi 11 février 2022
MSH
09:30:00
MSH Clermont-Fd
11 au 24 février

En parallèle à la Journée internationale des femmes et des filles de Sciences du 11 février, la Maison des Sciences de l’Homme de Clermont-Ferrand accueille l’exposition « L’effet Matilda » du 11 au 24 février.

L’effet Matilda désigne le déni ou la minimisation récurrente de la contribution de femmes scientifiques à la recherche, leur travail étant souvent attribué à leurs collègues hommes.

C’est l’historienne des sciences américaine Margareth Rossiter (1944-) qui, en 1993, baptisa cet effet du nom de Matilda, rendant ainsi hommage à Matilda Joslyn Gage (1826-1898), une autrice américaine féministe et abolitionniste qui a traversé le XIXe siècle en combattant toute forme d’oppression. Elle avait, entre autres, analysé comment les hommes s’attribuaient des pensées de femmes intellectuelles. D’après Margareth Rossiter, ce phénomène est décuplé quand il s’agit de femmes scientifiques.

L’effet Matilda fait écho aux travaux du sociologue américain Robert King Merton (1910-2003) qui publia en 1968 un article dans la revue Science The Matthew effect in science. Matthew effect ou l’effet Matthieu fait référence à une phrase de l’évangile selon St Matthieu désignant les mécanismes contribuant à ce que les plus nantis tendent à accroitre leurs avantages sur les autres : car on donnera à celui qui a, et il sera dans l'abondance, mais à celui qui n'a pas on ôtera même ce qu'il a. Dans son article, Merton analyse la façon dont les scientifiques les plus reconnus bénéficient d’un crédit disproportionné par rapport à leurs collaborateurs moins réputés et comment cette reconnaissance déséquilibrée aboutit à la concentration de ressources et de talents scientifiques. Les riches deviennent plus riches et les pauvres relativement plus pauvres.

Pour illustrer cet effet, 8 femmes scientifiques ont été sélectionnées, parmi tant d’autres, 8 femmes qui ont fait d’immenses découvertes, mais qui restent trop méconnues : Rosalind FRANKLIN, Chien-Shiung WU, Marie THARP, Marthe GAUTIER, Amalie Emmy NOETHER, Jocelyn BELL, Lise MEITNER, Nettie Marie STEVENS.

Exposition visible aussi à la Bibliothèque Universitaire des Cézeaux (11 au 24 février), et à la Bibliothèque Universitaire de Vichy (du 14 février au 25 mars).